vendredi 7 novembre 2008

La cote de Jean Launois

Les quatre œuvres dont nous vous avons parlé lors de notre précédent message se sont vendues respectivement (avant les frais) à 550€, 3000€, 1200€ et 650€ dans la fourchette basse de leur estimation.
Des prix corrects pour ces œuvres pas très importantes sauf peut-être pour le carnet de dessins, qui, bien que non signé, a une excellente provenance et est d’une très grande qualité.
Ce sont surtout les œuvres des périodes algériennes de Launois qui ont la cote. En 2007 une gouache s’est vendue en vente publique à plus de 16000€. Pour les œuvres des autres périodes, on trouve régulièrement des cotes à plus de 5000 €.
Ainsi s’est réalisée la prophétie de Gérald Schurr qui écrivait en 1989 dans son Guidargus de la Peinture : " ... ce peintre-poète toujours émerveillé et toujours déçu, est un artiste au trait sûr, qui laisse une œuvre grave d'une totale originalité dont on n'a pas encore mesuré l'importance. Il convient donc de guetter l'envol probable de la cote". Suivait la mention d'une vente d'un pastel à 11000 F.
Bien qu’ayant significativement monté, la valeur des œuvres de Jean Launois devrait continuer à s’apprécier.

vendredi 10 octobre 2008

Launois en vente aux enchères





Régulièrement des oeuvres de Jean Launois passent sous le feu des enchères.
On en trouve deux à Saint-Germain chez Mes
Alain Schmitz • Frédéric Laurent commissaires-priseurs le 12 octobre : une vue de Marseille et un carnet de dessins ayant appartenu à son ami Jean Bouchaud.
Deux belles aquarelles également à la galerie de Chartes la semaine suivante.

lundi 6 octobre 2008

Une discussion entre amis


Ce petit croquis, pris sur le vif, est une fois de plus l'illus-tration de l'excep-tionnel talent de dessinateur de Jean Launois.
Quelques traits de plume, et nous voici plongés dans une scène où l'on voit trois amis debout en pleine causerie !
C'est durant son voyage en Indochine que Launois a perfectionné cette technique. "Dans les dessins ... rapportés du Tonkin et du Laos ... le trait gagne en souplesse, l'ordonnance générale en liberté ; on sent que l'artiste est maître de son métier." (Jean Alazard in Art et Décoration - mai 1926).
"Bien que contraignante, la plume permet de saisir les scènes de rue, la fugacité des situations ... "(Benoit Decron in L'Indochine de Launois)

dimanche 14 septembre 2008

Les enfants



Surtout connu pour ses dessins de femmes, Jean Launois excellait également à représenter les enfants. Etienne Bouchaud, un de ses amis peintres, écrit en 47 - 48 dans un article Souvenir sur Jean Launois cité dans le catalogue de l'exposition L'Algérie de Launois : " Autres réussites, ses portraits d'enfants. Il participait au même monde qu'eux [...] il peignait un bambin couché en face de lui, et qui buvait ses paroles, une histoire merveilleuse [...].Aussi intéressé par son conte que l'enfant lui-même, il fit passer tout le merveilleux dans les yeux de son portrait [...]."
Je vous livre des gros plans de visages d'enfants de deux tableaux de Launois qui illustrent à merveille les propos ci-dessus et où les regards laissent transparaître l'intériorité de ses modèles, là, dans Le petit accordéoniste, la mélancolie emprunte d'une certaine tristesse, et là, dans L'étable la malice des garnements dont on se demande quelle blague ils ont pu faire.

vendredi 5 septembre 2008

La Kasba





En 1920, très rapidement après son arrivée à Alger, la vielle ville, la Casbah devint son "terrain de d'observation" favori (Marion Vidal-Bué in Alger et ses peintres.) Prostituées, musiciens, voyous devinrent ses sujets de dessins quotidiens. La vie de Launois à Alger est tellement mêlée, fondue dans la Casbah, que Gabriel Audisio dans son livre Voyage à la Kasba illustré d'ailleurs par Jean Launois, ose "cet accouplement sans syntaxe : Kasba Launois"
Plus loin : " Vingt-cinq an plus tard, je me comprends moi-même. Ce laconisme de "Kasba Launois", ce préssentiment déjà il prétendait dire une identification totale et définitive ; celle qui ferait pour toujours les diverses figures de la Kasba apparaître leur éternité sous la figure de Launois. Déjà, je savais d'instinct, Launois vivant encore à mon coté, que Launois mort, il survivrait dans la Kasba".
Ces compositions tirées de Voyage à la Kasba illustrent à merveille ces propos.
Malgré le procédé de gravure sur cuivre, les compositions gardent toute la fraicheur que l'on connait des aquarelles de Launois

vendredi 29 août 2008

Un dessin


Je ne résiste pas à l'envie de publier ce dessin d'une Mère et de son enfant. Pas une rature, quelques coups de crayon et tout y est. En particulier l'expression des personnages, surtout de l'enfant.
D'ailleurs, Jean Launois excellait à représenter les enfants.
C'est un sujet qui fera l'objet d'un prochain message.

dimanche 24 août 2008

Quelques repères


Né en 1898 aux Sables d’Olonne, Jean Launois s’initie très vite au dessin et à la peinture auprès des peintres Milcendeau et Lepère, amis de la famille.
Passage à l’Académie Julian avant d’être mobilisé pour la Grande Guerre.
En 1920, Jean Launois est admis à la Villa Abd-El-Tif où il se lie avec les peintres Paul-Elie Dubois, Maurice Bouviolle, Etienne Bouchaud…
La même année, il fait la rencontre d’Albert Marquet et de son épouse avec lesquels il fait un premier voyage dans le sud algérien. Ils resteront dès lors très liés.
Sous l’influence de Marquet, Launois adopte un style plus libre et plus coloré.
Il obtient le prix de Gouvernement d’Indochine en 1923 qui lui donne l’occasion de voyager dans ce pays.
Il partage ensuite sa vie entre Paris et Alger, fréquentant à Paris peintres et auteurs tels que Dufy, Pascin, Camoin, Dorgelès et Carco et à Alger les maisons closes dont les prostituées deviennent son sujet de prédilection.
Dans les années 30, sa vie personnelle devient un échec. Il s’enfonce dans l’alcoolisme et sa santé devient précaire. Malgré tout, il est mobilisé au début de la Seconde Guerre Mondiale, mobilisation qui ne dure que quelques mois.
Dernier voyage à Alger, où il meurt seul dans une chambre d’hôtel en novembre 1942 à l’âge de 44 ans.